Chapitre 26 : Mon 1er X Terra ----------------------------------------------------------------------------------------

Veille de course : trajet, retrait dossard, petites pintes devant la fin de la dernière étape pyrénéenne (TDF 2018), et dépôt du VTT au lac de St Guérin (15°C). La natation sera fraiche demain matin !

Nuit dans la Skoda ! Plutôt bonne pour une fois^^

Samedi 28 juin 2018. Jour J

5h30, premier réveil : la pluie tombe (Espérons que ça ne dure pas, sinon les chemins seront tous boueux) puis s’arrête quelques dizaines de plus tard, je me rendors.

6h30, cette fois faut se lever ! Quelques céréales sans lait feront l’affaire, puis tartine d’Ovomaltine dans le bus, et tartines de fromage dans le parc à vélo quelques minutes avant départ

8h15 : départ ! 200m sans pouvoir mettre la tête dans l’eau plutôt froide ! Puis, ça déroule, les 2 petits km passent très vite : un peu plus de 34’. Un peu irrité dans la nuque mais peu importe.

Dépoilage dans la tente prévue à cet effet, et habillage. La transition est loin d’être optimale, mais vu le temps que je vais passer sur le VTT, c’est pas grave (et encore plus que prévu)

Les 1ers km sont montants, mais réguliers et peu pentus. Plutôt roulants par rapport à ce qui arrive après. On débarque dans les singles à plus de 1800m d’alt, et il faut basculer sur un col bien plus haut, par le GR.
On porte beaucoup, certains commencent à s’agacer. Je prends mon mal en patience, on a à peine fait 10kil en 1h10.
La descente du col (moitié pierrier) et toute aussi lente et laborieuse…
On rallie le lac de Roselend au moment même où l’orage jusqu’ici menaçant s’abat sur nous !
Déluge de courte durée, mais de quoi tremper les chemins. Le vtt ne sera plus jamais propre, et les cales avec…
On longe le lac et c’est pas plat (fais chier), jusqu’à débarquer sur la route du Cormet de Roselend. Un bon répit d’asphalte pour bien ravitailler. Cool. Quasi 30km en 3h.

On pique à droite à hauteur du refuge (2km avant le Cormet), 1 petit km plat avant que ça ne remonte grave. Même obligé de poser pied à terre 2/3 fois pour récupérer.
On bascule au col, la descente est pas facile pour rejoindre le ravito au 40^e au-dessous du Col de Pré
Ensuite, c’est assez roulant pendant 4-5km, ça fait du bien, jusqu’à monter au col.

Là, vient une envie irrépressible de basculer sur la route et de rentrer à Arêches, poser le vtt dans la voiture est de rentrer à la maison. Tant pis pour la breloque… (« Ras le cul de ces conneries »)
Et les excuses ne manquent pas (à quoi bon partir sur le trail, tu as la GTMC dans 3 jours. T’en as assez fait)
Bref, c’est pas les prétextes qui manquent
Mais bâcher n’est pas dans mes habitudes. Et ce sera pas encore pour cette fois !!!

Je range l’idée momentanément et à plusieurs reprises, et il faut se fader les boucles inutiles et ravaler du dénivelé (il en manque 500m à prendre à ce moment-là). On endure en silence, on alterne sur la selle et à côté du vélo. Et oui. C’est comme ça quand on est pas au mieux. Surtout quand les singles sur les crêtes sont interminables et les descentes affreusement techniques et boueuses. Dans la brume épaisse, on piétine dans la boue et les racines mouillées, jusqu’à retrouver le col du Pré au kilomètre 50 après 5h15 de VTT, soit quasi 6h de course. Avant dernière bosse et descente tantôt périlleuse tantôt cool dans la foret dominant Arêches. La pluie s’est arrêtée. Km 56, comme à Embrun, au lieu de rentrer en direct, une dernière grimpée de 200m de déniv pour redescendre par les pistes de ski jusqu’au parc a vélo. Enfin !

La, plus de question à se poser, les potentiels soucis mécaniques ou chutes sont derrière nous, le seul facteur défaillant dorénavant sera moi-même. Les baskets au pied, c’est parti pour 1200m de déniv (le parallèle avec un aller-retour à la Croix du Nivolet me sape un peu le moral mais c’est pourtant bien réel).
On prend son mal en patience, et pour s’occuper l’esprit : le chrono. 34’ nat + 5’ transition, ça fait 39’ disons 40. Plus 6h05 de VTT + transition, on en est à environ 6h50, de course. Tiens, il me reste 3h10 pour passer sous les 10h. C’est bien ça ! Allez vendu.

L’ascension est très longue. D’habitude à l’aise dans le très pentu en allongeant le pas, en appui sur les quadris, je ne suis pas capable de tenir la position plus de 30’’. Putain… La galère ! Les hanches sont détruites, rouillées. Le reste ça va. Pas de crampes ! Je m’alimente, je prends le temps. 4km en 50’… Ca bascule sur du faux plat montant roulant où je peux enfin recourir par intermittence (mais jamais bien longtemps). Peu importe, ça remonte la moyenne et l’objectif parait envisageable. Ravito, gels, salé, tout y passe. On continue, alternance course et marche. Km 8, 1h30 environ, il reste 2km de montée avant de basculer au col. Allez ! Je m’accroche, le paysage est de nouveau visible, la météo est plus clémente. C’est beau ! Et plus question d’abandonner, il ne reste plus qu’à descendre (à quelques coups de cul près). Ca déroule autour des 10 à l’heure, de quoi rattraper le retard. Dernier ravito km 14, il me reste quasi 1h pour faire les derniers 6km. Au top.

La fin c’est du bonheur, les 2 derniers kil sur l’asphalte sont une délivrance. L’euphorie se propageant depuis qqes minutes m’envahit tout entier. Les larmes ne sont pas loin également. Les derniers mètres me délivrent de mon épreuve de la mort : je suis Graveman, l’homme de tombes !!!
Breloque au coup, je ne ressens même plus le besoin de m’allonger. Je ne peux pas non plus pleurer car les organisateurs discutent avec moi. Ce sera pour après. Petite bière, quelques mots avec mon tavernier et je vais me poser à l’écart pour libérer mes glandes lacrymales
Je l’ai fait.

Toujours pas d’abandon !!

5’ plus tard, je récupère mon vtt et mes affaires, dépose tout ça au cul de la Skoda en constatant, médusé, qu’une roue est crevée. Ultime effort (bien qu’exténué) pour changer la roue et pouvoir enfin rallier Chambéry !
La nuit n’est pas top et les cuisses sont meurtries. Encore 3 jours après (où j’écris ce rapide résumé)
Par bonheur, non douloureuses sur le vtt.
Et ça tombe bien, y a une GTMC à faire (à suivre)

Départ le 1^er aout !

Pour débriefer le X Terra,

J’avais peut être un peu sous-estimé l’épreuve, pensant un vtt plus roulant où je pourrais garder des forces pour le trail. Ce ne fut pas le cas, j’en suis sorti cramé sans avoir fait le malin à tirer sur les pédales. La technicité du parcours et le dénivelé m’auront plus qu’entamer !
Manque (cruel) de prépa. Comme à Vichy…
Plus dur qu’Embrun
Un poil moins que la Maxi Race (mais mêmes séquelles après course)

Pour un mec qui était censé arrêter un peu le longue distance pour faire du court, c’est raté !

Malgré tout, bien content d’en avoir chier (j’aime décidément ca) et surtout de ne pas avoir bâcher !

Très belle épreuve (aurait pu l’être davantage si la météo avait été clémente (comme les 2 semaines avant et les 2 semaines d’après !!! Bordel de m***)
Et saveur particulière d’une 1ere édition

Belle orga (balisage très bon notamment)

Très bon souvenir, et qui s’améliorera avec le temps, en éludant les passages difficiles pour ne retenir que le positif

A suivre, récit de la GTMC (mi-fin aout)
Tchu