Préparation et tourisme

Publié le 23 Août 2014

Chapitre 9 : Mathieu à la montagne ----------------------------------

Et c’est reparti sur la selle, dès que l’emploi du temps le permet.

Second bloc volume auvergnat sur 5 jours : 19h30 roulées, 505km pour 5050mD+. Costaud. Mention spéciale sur une après-midi enchainement 40mn nat en lac + 30min course à pied : courir sous la pluie, ça passe, mais alors sous un orage de grêle où à chaque éclair qui traverse le ciel, une étincelle rouge ou violette éclate devant les yeux, ça fait très bizarre, même très peur. Deux beaux débiles avec Denis sur ce coup : une belle frayeur d’y rester, mais au final un kiff pas possible^^

Retour en Savoie où je continue à nager en lac (Aiguebelette, Annecy, Bourget) toutes les occaz sont bonnes à prendre et je trouve ça très agréable. Et du vélo, et du vélo, avec une sortie pimentée, enfin bien arrosée sous les orages de la vallée, en trifonction. 2h et 54km à se tremper et sécher puis se redoucher^^

Une belle sortie avec le coach (J.O) en Chartreuse (3 cols, 2300mD+ et 121km en 4h50) m’emmène à quelques 2622km roulés, en 103h15, pour 31000m de dénivelé positif. Et c’est loin d’être fini !

Deux jours plus tard arrive ma plus grosse sortie jamais faite : 170km avec mon père, en presque h de selle, et 3000m de déniv. Puis seul, je vais découvrir le Beaufortain pendant 6h30, 150km, 3400mD+, magnifique !!

Viens alors, après 3 jours plus cool empruntant un schéma escalade l’aprem > slackline au dessus du lac du Bourget > pique nique avec pastèque !, le Raid’belette.

Un VTT loin d’être haut de gamme emprunté à Maxence (pote du CAF), et me voilà en 1ère ligne en trifonction : j’attaque la natation dans le top 10 (150 concurrents), puis j’en remonte quelques-uns, je me sens bien. Je sors à l’australienne après 375m, je crois être 5e. 2e boucle, encore de bonnes sensations, je sors 3e. Mauvais en transition, j’enfourche le VTT 5e. Premier tracé (10km) à profil montant où je m’accroche à un groupe de 3 ou 4, je pose le vtt 7e pas loin du groupe après m’être gouré à une intersection en descente. Super course à pied (5km) où je me sens voler. Je reviens sur les 2 de devant puis on arrive à 3 (4e,5e, et 6e) pour reprendre le VTT jusqu’à l’arrivée (profil descendant) sur 12km. Sans problème je reste avec le triathlète d’Echirolles tandis que le 3e lâche dans une bosse. Vient la dernière ligne droite de presque 2km sur le bitume où la fraicheur fera la différence. Je mets tout ce que j’ai pour revenir au cul du mec. Je déboite dans le rond-point en écrasant les pédales tant que je peux. J’ai fait le trou, c’est fait. Je franchis la ligne 4e, un rêve !!

On m’expliquera après que l’épreuve n’est plus chronométrée depuis 2 ans, et donc le niveau général des concurrents a baissé. Peu m’importe, je suis fier de moi, et ça m’a fait un super entrainement en fractionné !!^^

2 jours de repos puis Juillet pointe le bout de son nez. Je finis mais 2 jours de stage, pour basculer enfin en Vacances, et une belle sortie en Haute Savoie me fait déjà aimer mon futur lieu de résidence (muté près de Cluses pour l’an prochain).

Puis retour en Auvergne, la voiture pleine à craquer, et une semaine de mauvais temps où je ne fais pas grand-chose à part courir et nager un peu. C’est frustrant mais important de savoir se reposer parfois^^.

Après l’half de Rumilly (mi-mai), on s’était programmé (toujours avec mon père) un autre half dans le Vercors, qui AVAIT l’air sympa, puisque le parcours vélo n’était pas une boucle mais une étape entre St Nazaire en Royans et Lans en Vercors (71 km annoncés, pour 2300mD+, comme on aime).

Il va s’avérer que l’organisation de ce triathlon n’est pas vraiment à la hauteur (la pire organisation que je n’ai jamais vue). Je vous raconte, c’est croustillant.

Débarqués le samedi 12 juillet (veille du départ) à St Naz pour y poser les vélos, le parc à vélos n’est pas accessible avant 17h30, puis 18h15. On regarde la fin de l’étape du tour de France au bar, puis on regarde l’aquathlon où l’on constate que les mecs qui sortent du plan d’eau après la natation sont complètement désorientés et manquent de tomber. Bizarre. On va tater l’eau, hyper froide (11-12° me dis-je). Bref, on rentre dans le parc à vélos comme dans un moulin, et on repart, pas du tout sereins car on se demande si nos vélos seront encore là demain matin. Un détail !

Dimanche matin, on se pointe à Lans en Vercors pour poser les affaires de course à pied (la navette nous amenant au départ devait partir à 7h30 max.) Du coup, on était là à 7h. Finalement, on partira à 8h05… Arrivé au départ (St Naz) vers 9h, on nous dit que le programme a changé : super ! Pas de natation (eau à 10,2°), mais 3km de plus en course à pied (soit 24km). Bref, on part ensuite sur le parcours vélo en mode contre-le-montre (toutes les 15sec). Comme un débile, je me mets direct à rouler fort sur les 10km de plat, sur le prolongateur. J’attaque le Col de la Machine (12km de grimpette pour 850m de deniv) au taquet. Je manque de m’étouffer en mangeant un gateau dans l’ascension. Je bascule sur le Col de Carri assez bien puis la descente à bloc jusqu’à la Chapelle en Vercors. Le fléchage est hasardeux, tantôt un panneau carton avec une flèche, tantôt une flèche peinte au sol. Bref, remontée difficile sur St Martin en Vercors, puis direction Villard de Lans sur une jolie route mais un peu cabossée. Je chope un Powerade (qui va me sauver la vie) au ravito du 60e, et on bifurque sur Méaudre (flèche au sol).

Et là, dans Méaudre, un mec devant moi suit les flèches peintes au sol, on tourne 2 fois à droite et on se retrouve sur une route qui monte, assez fort, puis très fort (des passages à 11%, même 13%). Bref, c’est dur, surtout après avoir roulé un peu trop vite jusque-là. On grimpe, on grimpe sans être sûr que ce soit la bonne route. On continue, passage à 1400m à une petite station de ski (bizarre), et redescente par un chemin forestier à peine carrossable. Retour dans un village, tiens, Méaudre. C’est bien ce qu’on craignait, on a fait 18km (450mD+) en trop, soit près d’une heure de perdue. On tire des gueules pas possibles quand on s’arrête demander notre route à une locale (très jolie d’ailleurs). Elle nous explique très bien, puis un arbitre de la course arrive à notre hauteur et nous demande si on a un problème. On lui explique la boucle inutile que l’on vient de subir, mais lui est incapable de dire par où il faut aller (lol). On suit les indications de la dame (qui nous dit de prendre le Col de machin truc –l’évocation du nom col nous fait grimacer-). On rentre comme on peut en reprenant des retardataires qui ne comprennent pas trop ce qu’on fout là vu à l’allure où l’on les dépasse. On rentre au parc à vélos sans bien avoir envie d’enfiler les baskets.

On le fait quand même, lui reboosté par ses deux filles et sa femme venues l’encourager, moi par rien, juste pour le challenge et l’objectif futur d’Embrun qui pourrait ressembler à cette situation délicate. Bref, il s’en va, meilleur en course à pied, et moi je prends mon mal en patience sur les 3km de ligne droite au soleil. Je regarde ma montre toutes les 30 sec. Ca va être très long. Je me motive à faire au moins la 1ere boucle (12km). Je cherche le ravito (annoncé au 6e). Je demande à la bénévole au 5e si c’est encore loin. Elle n’en sait rien. Super, de mieux en mieux. Il est au 7e (7km sans ravito, pas de soucis pour les organisateurs !!). Je reviens vers l’arrivée difficilement et boucle le premier tour en 1h11. Je marche au ravito puis continue, comme machinalement (j’ai pas envie de bâcher). Je retrottine péniblement et cherche en vain de l’occupation mentale dans cette ligne droite interminable. Je passe les 20km en 2h pile, soit 10km/h de moyenne, le semi-marathon en 2h06, et je finis mes 4 derniers kil en discutant avec un mec (mi-course, mi-marche). 24,8km au final, 2h29 de course à pied et presque 6h30 totales. Je suis rincé mais très heureux malgré la frustration.

C’est bien ça, un mélange de frustration et de fierté. Frustré d’avoir tant souffert, surtout mentalement, mais conscient que ce travail sur moi-même, cet entêtement à continuer servira de repère à Embrun, quand ça deviendra dur, car ça le sera ! Je rejoins mon père qui ne comprend pas ce que j’ai foutu. Je lui explique et il me confie qu’il n’avait même pas vu en posant le vélo que le mien ni était pas et ne s’était pas fait de soucis, pensant que j’étais allé voir la fin de l’étape dans un troquet. Heureusement, car il se serait sûrement imaginé une grosse chute à vélo ou autre scénario désastreux. On rentre à l’hôtel se poser, et je lui raconte mes mésaventures, on convient tous les deux que l’organisation laissée grave à désirer.

Soirée aux 3 brasseurs devant la finale de la Coupe du Monde : pintes, hot-dog et flammekueches nous requinquent. Lundi c’est récup. On monte juste à la Bastille de Grenoble en attendant son covoiturage, pour admirer la vue sur l’agglo.

Début d’aprem, je prends la nationale tortueuse entre Grenoble et Gap, puis direction Barcelonnette pour rejoindre Hugo et Théo dans l’Ubaye, pour une semaine en mode bivouac.

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Petites courses de bouffe, et soirée du 14 juillet à Barcelo, où le concert ne fait pas l’unanimité. Nuit sous la tente difficile (2h pour s’endormir, réveillé toutes les heures – sans doute l’altitude inhabituelle pour moi (1250m)) mais suffisante. 1er jour > VTT : Fin de la TransUbayenne jusqu’au lac de Serre Poncon –pique-nique – retour par la route, soit 60km au total, et 3h15 de pédalage.

Journée galère n°1, ou les yeux plus gros que les cannes

Jausiers > Cime de la Bonnette > Isola > Isola 2000 > Col de la Lombarde > Col de Larche > Jausiers. Météo très capricieuse et un sandwich à Isola 2000 qui m'a sauvé la vie. Grosse averse dans la descente finale, je suis trompé en 1km. Je rentre à Jausiers, mets mon vélo dans la voiture, et rejoins mon pote Hugo à la pizzeria où ils sont 7 à m’attendre. Je passe évidemment pour un fou quand je raconte ma journée (162km – presque 8h – 4200mD+) et aussi quand ils me voient engloutir l’énorme pizza savoyarde.

Le lendemain, c’est donc repos et nettoyage du vélo.

Journée galère n°2, ou l'insouciance d'un aveugle qui ferait du vélo sur une autoroute à contresens

Le sur-lendemain, je remets ça en prévoyant encore 140km en haute montagne. Seul hic, en partant je vois que mon pneu arrière est très usé (on en voit les fibres^^). Tel le bel imbécile que je suis, je pars tout de même, sans le changer (« ça attendra bien ce soir »). Je descends de Jausiers à Barcelonnette, puis je monte au col de la Cayolle sans soucis. Je fais la descente, puis je vire à droite direction le col des champs. Manque de pot, dans la montée, à 4km du sommet, le pneu éclate en plein cagnard. Et merde ! Chaussures sur le prolongateur, je marche en chaussettes sur le bitume brûlant. Je constate alors que la mésaventure d’il y a 2 jours ne sera rien en regard de celle-là. Il me reste encore 80km à faire mais sans le vélo, ça risque d’être long. Bref, je fais du stop et 2 mamies me proposent de partager avec mon vélo la banquette arrière exigüe de leur Nissan Micra 1ère génération. Je saute sur l’occasion. Elles me descendent (à peine plus vite que je l’aurais fait à pied) au village. Et c’est reparti pour un tour dans un Kangoo d’un mec du coin qui me conduit 9km plus haut en direction du col d’Allos. Encore un pti bout de gagné avec la navette gratos jusqu’à la station de ski. Il me reste 5km avant le sommet + 30 de descente tortueuse jusqu’à Barcelonnette + 8 pour rallier Jausiers. C’est pas fait !

Je marche, et les voitures sont rares. Soudain, une magnifique Skoda Superb break noire s’arrête à ma hauteur, et un tchèque me demande ce qu’il m’arrive. J’arrive à le convaincre de m’emporter avec mes faibles notions anglophones. Je suis mal assis mais content car je sais qu’il me ramène à ma voiture, Skoda également, à Jausiers (il va voir le tour de France dans l’Izoard le lendemain. Une aubène !!!). Je me rends compte le soir que je portais mon maillot blanc de meilleur jeune « Skoda ». Peut-être qu’il s’est arrêté un peu grâce à ça ! Cool. Je suis donc rentré à 18h, je vais faire réparer le vélo le soir même pour pouvoir rouler le lendemain vers Guillestre.

Je vais chercher mon père à Briancon puis on s’installe à Ceillac pour la semaine avec Denis.
1ère semaine de « pleine charge » où on borne en montagne : Col de Vars, Col d’Izoard, Risoul, tour du Lac de Serre-Ponçon, montée de Ceillac, mais surtout la reco du parcours vélo de l’Embrunman (les 188km avec 3700m de déniv^^) : départ à 9h d’Embrun, 1ère crevaison roue avant de mon père au 8e km. Belle chute de ma part, au 50e, dans les balcons de la Durance où je me couche un peu trop dans un virage où les gravillons à la corde font vaciller la roue avant. Brûlures sur l’avant-bras, le triceps, le dorsal, le genou et la hanche droits. Mais rien de bien grave. 3-4min pour retrouver ses esprits, et constater que rien n’est cassé (physiquement), sauf un bout de mon prolongateur. Les 130km restants se passent plutôt bien, et on boucle la reco en 8h20, à allure tranquille. De la bonne météo, même si la pluie s’invite au moment de rentrer les vélos.

J’en profite pour faire réviser mon vélo, et changer mes 2 pneus contre des Continental Grand Prix 4000 S, la référence des triathlètes longue distance en terme de rendement et de résistance. Une belle addition à 220 boules, mais un vélo réglé comme une montre suisse et des cannes de feu le sur lendemain dans Risoul, le Col de Vars et la montée de Ceillac.

2ème semaine de pleine charge avec seulement mon père où on se fait plusieurs ascensions et cols mythiques. Je l’emmène à la Cime de la Bonnette. Le lendemain, on s’attaque au Géant de Provence par les 2 côtés (Malaucène > Ventoux > Sault > Bédoin > Ventoux > Malaucène). Journée repos touristique dans les Gorges de l’Ardèche (petite baignade au Pont d’Arc, magnifique). Et de nouveau 3 jours de vélo avec au menu le col et le Relais du Chat sous des trombes d’eau (dans la descente, je me suis jamais autant gelé de ma vie, les mains tétanisées par le froid…etc), puis l’Alpe d’Huez et le Lautaret, et enfin une sortie beaufortaine par le col du Pré, le Cormet de Roselend, et le col de Saisies.

La semaine suivante baisse d’intensité, je ne fais plus grand-chose. Une sortie vélo, et une sortie très laborieuse de 15km à pied me file quelques doutes, peur de ne pas avoir assez travaillé la course à pied.

Vient J-5. On se retrouve de nouveau à Ceillac avec mon père et Denis pour finioler les vélos et être prêts le jour J. Deux petites randos dans le Queyras nous font patienter. On trépigne à l’idée d’en découdre.

Une dernière sortie vélo pour finir à 4600km – 200h – 78.000m de déniv (totaux de la préparation vélo), 66km (natation), et presque 500km en course à pied.

Préparation et tourisme
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Rédigé par Mathieu Leonard

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